Yves Pagès – En 1988, François initie une adaptation du Voyage au bout de la nuit, sitôt rejoint par le comédien Barnabé Perrotey. Des fragments dialogués pour deux voix, celle de Bardamu bien sûr et celle, plus composite, de Robinson. De mon côté, j’entame ma thèse sur Céline à la fac de Jussieu. On m’enrôle comme conseiller dilettante (aux côtés d’Agnès Sourdillon). Ça va se jouer six semaines au cinéma du Berry-Zèbre, à Belleville, durant l’hiver 90. Un bijou de tendre noirceur. C’est d’ailleurs à Céline que la Compagnie doit son nom de baptême : « valsez cassis ». Mais il faudra attendre la création des Carabiniers puis des Gauchers pour que le Voyage se remette en route, en 93, au Théâtre de la Cité Internationale. La même année, Claudine Gironès, directrice du Centre Culturelle Le Maillon, dans la banlieue de Strasbourg, nous demande (à François & moi) d’imaginer quelque chose avec les « jeunes du quartier ». On leur propose une pièce de Jean Genet, Splendid’s, jamais montée nulle part. Répétitions intensives avec une dizaine d’adolescents… et la grâce trop éphémère d’un spectacle d’atelier joué début janvier 94. Dans la foulée, François monte sa version baroque & rock d’Hamlet. En 1996, nouveau projet commun en gestation, à partir d’une pièce inachevée de Genet, Le Bagne. Je m’occupe de l’établissement du texte, avant d’y faire de brèves « apparitions ». [suite sur pdf]